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Maman, papa, je vous aime

Nous
27/09/2018
Job bonheur
01/01/2020

Maman, papa,
Je vous aime
De tout mon cœur.

Arrivée inopinément,
Vous avez rapidement
Construit un nid
Douillet et sécurisant
Pour accueillir le présent
Qu’était cette nouvelle vie.

Gratitude,
Pour vos soins attentifs
Dans ce cocon
Plein d’amour et de dons.
Gratitude,
Pour les sorties
Pleine de joie et de vie.
Gratitude pour les vacances
En Suisse, Italie, France.
Gratitude
Pour ces études
Et votre soutien
Tout au long du chemin

Maman, papa,
Je vous aime
De tout mon cœur.

Maman, papa,
J’ai grandi, grandi
Avec mon sac rempli
Des croyances
Qui ont bercé mon enfance,
Des habitudes
Qui ne laissent aucune latitude,
Des fonctionnements
Si sécurisants.

Une adolescence sans turbulences, ni rébellion
Avec la peur d’émettre des avis confrontants
« Ne réponds pas à ta maman ! »
La maladie, cette dépression,

Comme un aimant puissant
A annihilé tout élan d’émancipation.
La famille vit déjà trop d’insécurité
Pour oser secouer le cocotier
Des règles de notre vie familiale,
Qui assure l’illusion d’un terreau stable

Maman, papa,
Je vous aime
De tout mon cœur.

Alors, quand comme Bernard l’Hermite,
Je pars à la recherche d’un coquillage
Pour abriter ma nouvelle vie,
J’ai tellement appris à être sage,
Sage, obéissante et petite
Que je choisis en toute inconscience
Un copier-coller
De la coquille de mon enfance,
Celle dont je souhaite me libérer.
Quel piège aliénant !
Peu de liberté de pensées,
Peu de débats d’idées,
L’interdiction
D’émettre des contradictions
Ont tué dans l’oeuf mon imagination,
Ma créativité,
Et la recherche de ma vérité.

Maman, papa,
Je vous aime
De tout mon cœur.

Pourtant la puissance de la vie,
Aussi tenace et forte
Que ces plantes
Qui forcent le macadam,
Vient déranger ce programme
Si mortifère et ennuyeux.
Perte de motivation et d’énergie,
Manque de profondeur et de lien,
Un mal-être insidieux
Me fait prendre mon bâton de pèlerin
Et partir sur le chemin
De cet appel spirituel,

De l’éveil à la conscience universel,
Pour m’élire Empereur
De l’empire de mon propre bonheur,
Pour écouter mon âme,
Cette flamme
Qui brûle en moi comme un feu de joie,
Eclairant les pourquoi,
Prenant soin de mes émois,
Me maintenant sur la juste voie,
Et encourageant ma voix
À proclamer ce en quoi je crois.

Maman, papa,
Je vous aime
De tout mon cœur

Et, non ! non ! Non !
Je n’ai pas été embrigadée
Par un gourou cinglé.
Non ! Non ! Non !
Je ne suis pas sous l’influence
D’une quelconque secte
Obscure et abrutissante.
Non ! Non ! Non !
Ni folie, ni démence
Ne sont les pilotes
De mes nouvelles croyances.
C’est seulement l’expression de mon
Moi dans toute son authenticité,
Avec toute sa créativité.
Seulement l’expression de mon Moi
Avec beaucoup de joie
Dans sa pure Vérité.

Maman, papa,
Je vous aime
De tout mon cœur
De beurre !

Finalement
Ce sera trois enfants
Qui vous rejoindront
Dans ce cocon
Aussi sécurisant et confortable
Qu’un paquebot de croisière
Offrant tout le nécessaire
Pour évoluer de manière paisible et stable.

Ce voyage
Sur ce paquebot familial
Dirigé par un commandant
Prévoyant
Ne m’a pas préparée
A faire face aux chaos de la vie.

Quand je pense à vous
Une vague de reconnaissance
Un sentiment de gratitude
Et un jaillissement d’amour
S’échappe tour à tour
Pour s’envoler vers vous
Avec une belle puissance !